de retour aux sources.

Déjà un mois, et aucune culpabilité chez la belle. Était-ce normal? Faisait-ce d'elle une mère indigne? Sans doute. Et pourtant, elle se s'en voulait aucunement. Elle avait besoin de fuir, elle avait besoin de changer d'air. Elle ne s'était jamais sentie aussi libre depuis des années. Avant l'arrivée des deux enfants, Frida et son mari passaient quelque temps en vacances, certes petites, mais c'était déjà ça. Depuis les enfants, Frida n'a pas le temps pour elle, sauf parfois une journée ou deux, lorsqu'une amie pouvait se libérer, laissant Frida se prendre une journée spa ou bien shopping. Mais ce n'est pas du tout assez pour elle. La preuve, elle est ici, en fuite de ses responsabilités. Frida n'avait pas le choix. C'était ça ou bien, elle exploserait. Bien sûr, elle n'a pas l'intention de ne jamais revenir, non mais elle ne sait juste pas combien de temps elle aura besoin. Un répit, c'est tout ce qu'elle demande. Retrouver une vie, sa vie. Frida a trop tenté d'être la femme, l'épouse, la mère parfaite, qu'elle s'est brûlée, épuisée. C'était une belle journée à Positano, la jeune femme n'avait rien de prévu pour la journée et c'était parfait ainsi. Elle enfila une robe d'été, remonta ses cheveux avec une pince et quitta la demeure de son amie, en lui laissant une note. Il y avait un endroit où elle avait soudain envie d'aller. Le port. Frida avait toujours aimé la mer, voir les bateaux. Toute sa vie, surtout lorsqu'elle était plus jeune et habitait en italie, Frida se voyait, grande, avec une belle famille, passer leurs étés sur un bateau. Mais ce n'était certainement pas à New york qu'elle allait y trouver son compte. Et puis son mari détestait les bateaux, il avait en plus le mal de mer. La jeune femme s'assied sur un banc, face aux bateaux. Elle ferma les yeux et puis les larmes se mirent enfin à couler. C'était la première fois qu'elle pleurait depuis son arrivée.

J'fais certes pas parti de ces gens qui se remettent en question. On se souvient tous de ces fameux rendez vous au lycée, avec nos conseillers d'orientations, qui n'essaient pas du tout de trouver nos vocations mais bien d'être surs qu'on partira quelque part et de préférence en croyant qu'ils nous ont bien aidés. Pour ma part, j'ai désespéré Mr Giacommo, il a essayé le pauvre mais il a fini par comprendre que je voulais tout faire. S'il me voyait aujourd'hui il penserait sans doute que j'ai tout raté, mais c'est pas l'image que j'ai de moi même. Soyons clair, personne ne rêve d'avoir ma vie de barman/prof de guitare/serveur/marin/etc. Oui je n'ai jamais défini ce que j'étais, et j'adore ça.
Je venais tout juste de descendre du bateau, ce petit bateau de pêche est mon nouveau job, mon nouveau hobby en fait. Cela ne faisait que deux ou trois fois que je sortais en mer avec eux, la pêche n'était pas très bonne mais le capitaine ne semblait pas chercher de gros profits, je pense même qu'il était là bien plus par plaisir que par besoin. A peine sur le quai je me rendais compte que l'endroit était très fréquenté aujourd'hui mais c'est une jeune femme à l'écart qui capta mon attention. Il ne me fallait que quelques enjambées pour la rejoindre et j'extirpais un mouchoir en tissu de mon sac que je tendais vers elle.
- J'suis désolé, je sais que l'odeur peut piquer les yeux. Sourire timide sur les lèvres, je ne voulais pas m'immiscer dans les problèmes qu'elle pouvait avoir, mais gentiment lui donner une porte de sortie de ce qui pouvait la peser à ce moment là. Je suppose que deux possibilités s'offraient à elle, prendre le mouchoir saisir la perche que je lui tendais ou bien me dire d'aller me faire voir moi et mon odeur de poisson.

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